Bonjour Lucille,
Et je vois qu'il y a refus que ce qui est soit simplement cela .
D'ou l'éternel mouvement de chercher autre part . Je fais quelque chose puis au bout 'un certain temps l'experience premiere de cette chose perd de son intensité et l'envie de changer pour trouver quelque chose de mieux refait surface . Tu sais, comme le genre de routine insupportable ...
La curiosité intellectuelle n'est pas un vilain défaut... mais le refus de la réalité, si :)
Que cherches-tu ? Le bonheur ? Est-ce que "le bonheur" est une chose abstraite qui se trouve quelque part, ailleurs ? Ou est-ce que c'est quelque chose qui se ressent ici et maintenant ?
La routine, c'est l'impression que les choses se répètent, qu'elles tournent en rond. Mais ce n'est pas la vie qui tourne en rond... ce sont les pensées qui tournent en boucle. Les pensées racontent une histoire, "ton" histoire, réelle ou supposée. A force d'écouter cette histoire, on s'identifie avec son personnage principal, ce "moi" qui parle à la première personne. Est-ce que c'est ça la vie, écouter l'autobiographie d'un autre censé être moi ?
C'est la peur de ne plus exister si j'accepte ce qui est .
Si il n'y a plus ce que ce qui est alors il n'y a plus d'analyse ni de recherche ... et il y a la peur de lacher tout cela .
Je vois que l'analyse et la recherche crèe une sorte de crispation , donne un sens , un sentiment d'identité . Sans cela ou suis je ? Ou je vais ?
Il n'y a plus rien à quoi se raccorcher et cela crée une peur que je n'arrive pas à dépasser .
Est-ce que tu cesses d'exister entre deux pensées ? Est-ce que la vie n'a plus de sens quand tu n'y penses pas ?
Que risques-tu de perdre ? La vie ? La recherche de la vie ? Ou une certaine idée de la vie ?
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis sur la vie, pas les fines mouches...
Bien sûr, se raccrocher à ce que l'on connait c'est sécurisant. Et l'inconnu, ouh, ça fait peur. Mais
ce n'est pas une plongée dans le vide, c'est une plongée dans la vie. Connais-tu l'histoire de la grenouille qui ne savait pas qu'elle était cuite ?
J'ai la sensation d'être localisé dans le Corps , à l'interieur du Corps et plusieurs choses viennent valider cela comme le faite de voir par les deux yeux , de ressentir le battement de mon coeur à un endroit précis ecc...
Réfléchissons. Si le "moi" est localisé physiquement dans le corps, logiquement, c'est qu'il est de nature physique. D'ailleurs on ne voit pas trop comment quelque chose de non physique pourrait avoir des sensations physiques (battement du coeur) ou utiliser un corps physique (yeux). Bon. Mais du coup, si c'est physique et si c'est dans le corps, ça veut dire quoi concrètement ? Que c'est une partie du corps, non ? Alors dis moi, si un chirurgien t'ouvrait la poitrine ou le crâne, est-ce qu'il y trouverait un "moi" ? Est-ce que le "moi" est fait de chair et d'os, ou de matière grise ?
Plus généralement: est-ce que le "moi" est observable d'une manière ou d'une autre ? S'il y a un "moi" observateur, comment se fait-il qu'il ne puisse pas s'observer lui-même ?
Et s'il n'y avait personne en train d'observer derrière les yeux ? Et s'il y avait juste... la conscience de la vie ?
A bientôt,
Paul
PS: un petit skype ?